Longtemps, je me suis levé de bonne h... demandé ce que j'allais bien pouvoir dire dans ce premier édito.
Je déconne pas : j'étais là, un jeudi après-midi, le cul vissé sur ma chaise et la mine chafouine, à me questionner sur la meilleure façon d'entamer cette nouvelle newsletter (eh oui, ce n'est pas mon premier coup d'essai).
J'avais le choix entre faire un truc long, chiant et pénible, une sorte de laïus interminable digne d'un politicard sur le point de couper un ruban rouge à Choisy-les-Valseuses, ou une intro condensée, propre et ciblée.
J'ai choisi cette seconde option, histoire de pas trop vous enfoncer la trombine dans la cuvette.
Bref, coupons court : je vais vous expliquer tout ce que vous ne trouverez pas dans cette newsletter.
Comme ça, pas de surprise, et si ça ne vous plaît pas façon choux de Bruxelles, ou que vous êtes déçu·e, vous êtes libre de vous désabonner à la vitesse d'un photon dans l'Univers.
👉 D'abord, vous ne lirez pas de truc consensuel.
Vous savez, les contenus chiant qui mettent tout le monde d'accord, comme "la stratégie de contenu, c'est important", ou "il faut écrire tous les jours pour s'améliorer !" ou encore "c'est pas super gentil d'être méchant hein".
J'aimerais aborder des sujets de fond. Explorer des idées. Lancer des débats. Apporter de l'utile, du concret. Faire du contenu engagé ; pas clivant. Parfois, souvent, ça fera grincer des molaires, ça fera saigner votre palpitant. Mais on est pas là pour lustrer des chèvres dans le sens du poil. Partez dans le Larzac si ça vous branchouille.
👉 Vous ne lirez pas non plus d'évidences, ou de trucs mâchés, remâchés, bouffés jusqu'au trognon.
Pas de guide sur "Votre stratégie de contenus en 5 étapes", ni de "les 3 ingrédients secrets pour faire un post LinkedIn qui déchire", pas davantage de "Comment optimiser un texte pour le SEO". Y'en a déjà partout, de ces trucs, comme des granulés de plastique sur le littoral. Aucune valeur ajoutée.
👉 Je ne veux pas que vous consommiez passivement mes scribouilles.
Dites-moi que j'ai tort, que je me plante, que j'ai merdé ; dites moi comment vous vous seriez débrouillé à ma place, ce que vous auriez fait autrement, de mieux, en plus facile, en moins alambiqué. Partagez-moi vos opinions. J'ai envie de savoir.
Je suis pas là pour faire la maman oiseau à vous balancer des graines dans le gosier, j'ai envie d'avoir des échanges constructifs et de m'informer avec vous. Je suis pas docteur ès contenus : je suis toujours sur mon petit chemin de croix, à apprendre un peu, davantage, tous les jours.
👉 Je n'écrirai pas tout au masculin.
Je vais essayer d'être inclusif - essayer, parce que c'est pas encore un réflexe, pardon d'avance. Et je ne parle pas d'utiliser seulement le point médian (·) comme le pensent la plupart des débilos ignorants sur la question.
Je le fais surtout pour moi, pour que ma fille grandisse dans un monde un peu plus juste. Si ça vous emmerde, tant pis pour vous.
👉 Enfin, je ne vais pas vous appeler par votre prénom, ni vous tutoyer comme si on se connaissait depuis 10 piges.
La personnalisation, c'est chouette ; elle a aussi ses limites. On est entre gens intelligents, tout le monde aura compris que cette newsletter est distribuée à un paquet d'individus, et ce n'est pas en calant du {name} et du "tu" partout que ça va créer un sentiment de proximité.
Ce qui va compter, ce sont les idées, pas les artifices de la familiarité.
Et comme j'ai déjà bien causé pour un truc censé être court et condensé, cœur avec les doigts, et je vous laisse découvrir séance tenante le menu du jour :
Quand une entreprise monte une strat' de contenus, elle se retrouve vite confrontée à cette question :
Dois-je rester relativement neutre dans mes prises de parole, ou assumer clairement mes différences - quitte à diviser ? Répondez-moi sivouplé, je suis paumée.
On se marre, on se gausse, mais n'empêche, l'interrogation n'est pas si anodine que ça.
Elle soulève même un dilemme fondamental dans la communication d'entreprise : faut-il privilégier la sécurité d'une approche consensuelle, ou oser l'authenticité au risque de polariser ?
Déjà, gros spoiler : la réponse n'est pas si évidente que ça et dépend largement de la culture de l'entreprise, de son public cible, et de ses objectifs stratégiques.
Reste que s'assumer, se positionner sans ambiguïté, c'est plutôt la caractéristique d'une marque ; à l'inverse, le propre d'une boîte, c'est de fédérer autour d'un projet commun.
C'est à ce stade de notre réflexion que ça se bretonne (oui, j'ai décidé de boycotter la Corse).
Dans un monde saturé d'informations, se démarquer devient une nécessité, non seulement pour être remarqué (merci captain Obvious), mais aussi pour créer une connexion réelle avec son audience - la fameuse authenticité que l'on bouffe à toutes les sauces. Une entreprise qui choisit d'adopter une approche que l'on pourrait qualifier de "neutre" risque de perdre son public au profit de marques avec une voix plus distincte, une voix plus audacieuse.
Bref, si on prend cette histoire de fédération un peu trop au pied de la lettre, on tombe caboche la première dans le piège de l'indifférenciation.
Ce piège, c'est le confort de l'anonymat, où on évite de prendre position pour ne froisser personne. Mais soyons réalistes : en 2024, cette approche édulcorée conduit à un manque crasse d'identité qui éloigne les consommateurs ; aujourd'hui, les gens recherchent des entreprises qui partagent leurs valeurs, qui parlent leur langue et comprennent leurs problèmes, et qui, surtout, ont quelque chose d'unique à leur dire.
Et ça vaut autant en BtoC qu'en BtoB.
Conséquence logique : beaucoup d'entreprises balancent par paquets de douze des discours génériques et uniformes qui les rendent aussi invisibles qu'insignifiantes.
Or, même si une entreprise n'a pas le statut de marque, elle a tout de même une histoire, une vision, une mission et des valeurs propres.
Ce sont ces éléments qui forment l'ADN d'une boîte. Les partager, c'est raconter une histoire, celle qui vous distingue et vous rend mémorable aux yeux de votre audience. C'est dans cette narration unique que résident l'engagement et la fidélité des clients.
Une entreprise a une personnalité qui mérite d'être exprimée à travers ses contenus (le truc que fait difficilement chatGPT encore, tiens).
Pas besoin d'en faire des caisses. Mais il faut oser la différence.
Sinon quoi, rien ne nous distingue des autres.
Sinon quoi, on se condamne à bêler avec le troupeau.
La Plume Déchaînée - le canard irrévérencieux qui cause data, stratégie & création de contenus.
# Le Strip
La Revue Pressée - votre condensé de news façon shot de tequila expédiée dare-dare dans le gosier.
💩 Les résultats de recherche sont devenus des décharges à ciel ouvert
C'est officiel, les SEO sont des gros dégueulasses et ont transformé les résultats de recherche en décharge à ciel ouvert.
C'est en tout cas le résultat d'une étude menée pendant un an par nos voisins teutons, lesquels ont sorti le monocle, la loupe et l'imper' pour analyser en scred les résultats de recherche de 7392 mots-clefs de comparatifs produit sur Google, Bing et DuckDuckGo.
Conclusion : les pages les mieux classées sont en moyenne plus optimisées pour le SEO, davantage monétisées via de l'affiliation et présentent des signes de qualité de texte inférieure.
Eh bien, quelle surprise (non).
N'empêche, c'est intéressant : ils sont où, les algos qui tuent capables d'identifier et de rendre visible le contenu "de bonne qualité" ? DTC ?
Bon, et vu que les SEO sucent maintenant chatGPT jusqu'à la moelle, il y a fort à parier que ce tombereau de merde se transforme vite en chiasse liquide recyclée.
✍️ Rédacteur, c'est un peu vague comme terme, non ?
Je tiens déjà à saluer le formidable jeu de mot du titre original - "Rédacteur : rester vague ou surfer dessus ?" - commis par Ibtissem : c'est pas tous les jours que je pouffe comme un âne devant mon ordi.
N'empêche, l'article remet la cathédrale au centre du bourg : est-ce que "rédacteur", ça engloberait pas une variété de spécialités, similaire à la distinction entre différents types de toubibs ? Ibtissem relève que la distinction entre rédacteur web et rédacteur SEO est souvent floue, et elle a raison très fort (comme quand ma fille serre son doudou pour aller se pieuter).
De là, elle opère une distinction cruciale : le SEO demeure important pour rendre un site web attractif, fiable, et visible dans les moteurs de recherche, mais une stratégie de contenu ne doit pas se limiter au SEO.
À la fin, petite interview d'Inès Sivignon, rédactrice web SEO depuis 2019, et qui partage ses perspective sur le métier.
💵 Mieux mesurer le ROI de son content marketing
Tout le monde le sait (ou pas), mais j'adore les stats, la data, les graphiques ainsi que Céline Dion.
Je vais cependant vous épargner une vidéo de moi chantant Sous le vent, et je vais plutôt vous rediriger vers ce charmant article, lequel va vous donner quelques pistes pour mieux mesurer le ROI de votre content marketing :
Les conversions et inscriptions aux démos (voir notamment via GA quels posts et pages contribuent à ces conversions) ;
Les inscriptions par mail et les téléchargements de leads magnets (s'il y a peu de conversion, il y a un schmilblick quelque part) ;
En SEO, les positionnements de keywords (priorité aux mots-clés à forte intention d'achat) ;
Le taux d'engagement sur la page pour évaluer l'efficacité du contenu (notamment le temps moyen passé sur la page, les interactions et les commentaires) ;
Les backlinks (volume, qualité et pertinence des backlinks pour mesurer la popularité des contenus) ;
Des enquêtes auprès des visiteurs pour évaluer la qualité du contenu.
🗣️ Exercice de branding
Vous vous demandez si vous devez faire des posts tout pétés sur LinkedIn pour cultiver votre personal branding ? Avec un petit selfie de vos dernières vacances en Thaïlande ?
Repentez-vous donc avec ce beau carrousel de Camille Gillet, qui va vous expliquer avec force gentillesse que non, vous n'êtes pas obligé·e de vous montrer en bikini pour brasser des likes en masse.
Allez en paix, et n'oubliez pas vos 3 Ave Maria.
🖼️ Les mots font plus de morts que les images
L'audace, c'est quoi ? Peut-être l'accroche d'Éric, qui commence par expliquer que l'utilisation de pictos (plutôt que du texte) a fortement réduit le nombre de morts sur le front pendant la Seconde Guerre mondiale - de là à dire qu'en effet, une image vaut 1000 mots, comme on le répète souvent comme des cacatoès ?
Peut-être qu'en réalité, la vérité se situe ailleurs comme le dirait Mulder, et qu'une image bien choisie sublime davantage les mots qu'elle ne les remplace.
🤖 L'IA va bousiller des emplois, mais ça dépend où
Alors que beaucoup de rédacteurs flippent comme des vieux chiens du Bronx de se faire remplacer par l'IA, il semblerait, finalement, que l'endroit où l'on travaille pèse aussi dans la balance.
Selon une étude, les habitants des pays en développement seront les premiers et les plus touchés par l'IA. La raison principale : ils occupent souvent des emplois aux tâches répétitives, donc facilement automatisables par une IA.
Évidemment, ces pauvres âmes ont moins de ressources pour s'adapter à ces menues perturbations ; et si on rajoute à ça qu'environ 84% de la population mondiale en âge de travailler vit dans des pays en voie de développement, ça semble un peu explosif comme truc.
Bref, au chômage massif mondial va se juxtaposer une fort belle inégalités de revenus - du genre encore pire qu'aujourd'hui. Welcome dans le futur.
🐦 Le jour où les utilisateurs de Twitter n'ont plus rien pigé
Ça ne vous aura sans doute pas échappé, Twitter est devenu X.
Et ça ne vous aura pas échappé non plus, le rebranding de "X" a semblé sacrément précipité, ce qui a conduit à un décalage avec les utilisateurs qui n'ont rien pigé à la cacahuète.
Petite analyse qui étudie les causes et les effets, avec de bons tips en matière de rebranding :
Avant de se rebrander, il est crucial de comprendre et définir ses motivations : rafraîchir son image, atteindre un nouveau public, signaler un changement majeur... (Pour X, c'était total opaque, à part la mégaloMuskmie).
Un rebranding réussi doit être méthodique et couvrir tous les aspects, de l'acquisition de domaine au dépôt de marque.
Une mise en œuvre cohérente sur toutes les interfaces, du design utilisateur aux matériaux marketing.
La base d'utilisateurs est, sans surprise, l'atout le plus précieux d'une marque ; tout effort de rebranding devrait prioriser leur expérience, ce qui signifie impliquer activement la communauté dans la transition.
Un récit convaincant : comment la nouvelle marque raconte-t-elle une histoire alignée sur la vision de l'entreprise et les besoins utilisateurs ?
Enfin, un rebranding n'est pas la fin mais le début d'un nouveau chapitre. Ça nécessite donc une stratégie post-rebranding comprenant la surveillance, l'ajustement et l'engagement continu avec les utilisateurs.
🔪 Les joies de travailler pour Elon Musk
Tant qu'à causer de X, faisons un petit aparté dans le fabuleux monde d'Elon Musk, qui n'aime pas trop les règles de sécurité compliquées et les couleurs trop vives (donc exit les gilets jaunes).
Résultat, depuis 2014, plus de 600 blessures de salariés chez SpaceX ont été documentées, incluant des "membres écrasés, des amputations, des électrocutions, des blessures à la tête et aux yeux, et même un décès".
Je vous laisse lire cette longue enquête, c'est sacrément édifiant.
🤖🗡️ L'IA vous grand-remplace déjà
Je parlais de "grand remplacement" par l'IA tout à l'heure ; bon bah ça commence déjà chez certaines boîtes, puisque Duolingo, une appli pour apprendre les langues, aurait licencié 10% de ses sous-contractants parce que... bah, y'a les IA, quoi.
Et après ça, seuls 2 membres sur 4 de l'équipe de traducteurs ont été conservés pour réviser le contenu généré par l'IA. Choueeeette.
Dans un autre registre, même son de cloche chez les traducteurs littéraires.
À qui le tour ?
👀 La grande lutte contre les deepfakes vocaux
McAfee vient de dévoiler son projet "Mockingbird", lequel doit identifier les deepfakes vocaux (vous savez, les fichiers audio générés par IA pour piéger les pige... honnêtes gens).
Leur outil est capable de différencier un contenu audio authentique d'une imitation dans 90% des cas, et combine plusieurs modèles de détection basés sur l'IA, ce qu'on appelle dans nos vertes contrées "traiter le mal par le mal".
Bref, tout ça c'est très bien, si ce n'est que comme d'hab, c'est un éternel jeu du chat et de la souris.
En toutn cas, moi, perso, j'ai quand même hâte de recevoir des scams avec une fausse voix de ma maman qui me réclame viteuf 2000€ pour soigner sa syphilis.
La Plume Déchaînée - le canard irrévérencieux qui cause data, stratégie & création de contenus.
# La Cour de Récré
Si le français moderne a conservé quelques éléments de la langue gauloise comme alouette, char, chemin, cloche ou sapin, il existe encore de nombreux mots gaulois présents dans les dicos que l'on n'utilise pourtant plus du tout, et que l'on pourrait caler aimablement dans nos contenus.
À votre avis, qu'est-ce que signifient ces différents termes :
Un bièvre :
Une portion de cours d'eau
Une brève, mais prononcée par un mec bourré
Un castor
Une drille :
L'équivalent d'un SCUD envoyé par votre chef de projet
Un chiffon
Une personne extravagante, comme Agathe Soreau
Un landier :
Bah... Un habitant des Landes
Un gros merdier, mais pour une landing page
Un chenet. Mais qu'est-ce qu'un chenet ?
Merci d'avoir lu cette bafouille jusqu'au bout !
Si ça vous a plu, si z'avez des remarques à me faire, des compliments ou des injures à me balancer, n'hésitez pas à m'écrire, je ne mords pas (encore).
En attendant la prochaine missive, on se retrouve sur LinkedIn.
Vous avez apprécié cette première édition ? ❤️🔥
Alors likez, commentez, parlez-en autour de vous. Les démarrages, c'est toujours compliqué, je prends tous les coups de pouce possibles 👀