đ«€ Ăcrire, c'est pas un vrai boulot, hein
#04 - Retour sur une giga enquĂȘte avec 5 plumes affĂ»tĂ©es comme des schlass.
Allez, sans rire : vous pensez vraiment qu'écrire, c'est un métier ?
Tout le monde sait écrire, non ? N'importe qui peut aligner des mots aprÚs tout, on l'a tous appris à l'école. Me criez pas dessus. C'est juste factuel.
Oui, mais...
P'tĂȘt qu'Ă©crire, c'est bien plus que de jeter une brochette de mots sur une page ?
P'tĂȘt que "bien" Ă©crire, c'est choisir les mots qui vont faire mouche ?
De construire des phrases qui résonnent ?
De jouer avec les nuances, jongler avec les émotions et capturer l'essence d'une idée pour la transmettre avec précision ?
Alors, écrire, est-ce que c'est un taf, et pas un truc de saltimbanque ?
P'tĂȘt bien.
Mais au juste, quelle est la valeur ajoutée d'une plume ? Qu'est-ce qu'elle peut bien apporter à une entreprise ?
Pour en avoir une petite idée, j'ai sollicité il y a quelque temps déjà (fin 2021) des camarades afin d'obtenir leurs avis sur ces questions d'importance et prouver que, oui, écrire, c'est un boulot "pour de vrai".
Ensemble, on a passé en revue tout un tas de questions, comme :
âĄïž Pourquoi une telle dĂ©fĂ©rence envers les mĂ©tiers de l'Ă©crit ?
âĄïž Qu'est-ce que les plumes peuvent apporter aux entreprises ?
âĄïž Pourquoi certaines d'entre elles ne perçoivent pas leur valeur ajoutĂ©e ?
âĄïž Les rĂ©dacteurs s'y prennent-ils bien pour expliquer leur mĂ©tier ?
âĄïž C'est quoi, un "bon" contenu ?
âĄïž Comment se professionnaliser aux mĂ©tiers de lâĂ©crit ?
Ăa a donnĂ© une giga enquĂȘte, toujours valable et que je rediffuse avec plaisir, car je crois qu'elle est toujours d'actualitĂ© et qu'elle en vaut le coup.
Encore des milliers de merci Ă Â Victoria Debargue, Antoine Sanchez, Marie Gaymard, Matthieu Osada & Ămilie Guillerez pour leur temps, leur participation et les modifications / correctifs.
C'est Ă lire ici :
Ăcrire, c'est vraiment un mĂ©tier ?
CâĂ©tait un dĂ©but de journĂ©e comme les autres, il y a quelques annĂ©es, autre vie, autre Ă©poque : je faisais du SEO.
Sinon, au menu de cette édition :
# Aparté : et cette newsletter, vous l'aimez comment ?
La semaine derniÚre, je vous ai envoyé un p'tit sondage afin de collecter vos avis sur cette aimable bafouille numérique.
Je pensais clÎturer assez rapidement et vous glisser deux ou trois choses à ce sujet, mais quelques réponses supplémentaires sont venues entre temps en début de semaine ; je vais donc laisser courir encore un peu, et on décidera quoi faire ensemble la prochaine fois en confrontant le sondage d'un cÎté, et les stats de l'autre.
# Le Strip
# La Revue Pressée
La Revue Pressée - votre condensé de news façon shot de tequila expédiée dare-dare dans le gosier.
â ïž Comment Google tue les petits sites pour favoriser les plus gros
Ăa, c'est ce que j'appelle de l'enquĂȘte : HouseFresh a balancĂ© un parpaing bien documentĂ©, et avec de nombreux exemples, sur les gros Ă©diteurs qui squattent le sommet des rĂ©sultats de recherche (un constat qui ne date pas d'hier, en rĂ©alitĂ©).
La team de HouseFresh constate ainsi que les mĂȘmes grands Ă©diteurs apparaissent constamment en haut des rĂ©sultats de recherche pour toute une variĂ©tĂ© de produits, souvent sans avoir testĂ© les produits eux-mĂȘmes, en s'appuyant sur des infos en provenance d'Amazon par exemple.
L'article décrit par ailleurs quelques stratégies utilisées par ces grands éditeurs pour soigner leur crédibilité, telles que la mention de processus de test rigoureux et l'utilisation de photos et de termes pseudo-scientifiques, sans fournir toutefois de preuves concrÚtes de ces tests.
Est-ce que ça peut induire en erreur les consommateurs qui cherchent des avis fiables sur les-dits produits ?
Naaaooon. Naaan. Quand mĂȘme pas.
đ” Quel R.O. pour le contenu ?
C'est toujours délicat de parler de ROI pour le contenu : aprÚs tout, les assets produits par une entreprise n'ont pas tous vocation à générer du cash en retour.
C'est précisément pour cette raison que ça devient intéressant quand on cause ROE (retour sur effort), ROA (retour sur attention) ou ROC (retour sur contenu).
Petite infographie simple et pratique à retrouver chez Muriel Vandermeulen, pour celles et ceux qui l'auraient loupée.
đ RĂ©utiliser ses contenus permet de doper ses ventes
Au charmant pays d'Elvis, une étude d'Adobe a révélée que 70 % des PME réutilisent leur contenu, avec TikTok élue plateforme la plus efficace pour engager son public cible.
Là -dessus, 1 entreprise sur 6 utilise l'IA pour accélérer le recyclage, ce qui semble augmenter leur productivité (sans trop de surprise).
Résultat : jusqu'à 5 heures d'économisées par semaine grùce à l'IA. Ce contenu recyclé booste par ailleurs la visibilité de la marque, l'engagement et dope les ventes. Là aussi, c'est assez logique. Quand on balance davantage de contenu bien ciblé, ça fait mouche.
Faudrait qu'on commence Ă se mettre Ă la page en France.
đ Penser stratĂ©gie de distribution... avant mĂȘme de crĂ©er les contenus ?
En voilà un truc osé : et si, plutÎt que de faire des stratégies de contenus, on faisait des stratégies de... distribution ?
C'est en tout cas ce que propose Animalz dans son article, et c'est plutÎt pas mal intéressant en fait.
Dans leur petite bafouille, ils commencent par remarquer que le modÚle de distribution traditionnel, aka envoyer la sauce sur un blog SEO pour driver du trafic, bah ça devient obsolÚte (ça fait un moment en vrai). En cause : l'incertitude induite par l'IA, la compétitivité accrue pour les mots-clefs, des temps d'attentions plus courts, et des exigences de ROI bien mesurable, qui rendent le SEO moins fiable sur cet exercice.
Par consĂ©quent, ils prĂ©conisent une approche distribution-first, et le point de dĂ©part, c'est d'analyser tous les canaux disponibles, y compris les moins conventionnels, pour identifier oĂč concentrer les efforts de contenu basĂ©s sur leur ROI potentiel.
Ce qu'il faut lire entre les lignes : "sortez-vous les doigts du cul et n'axez pas toute votre stratégie de distribution sur un seul canal - le SEO".
Ce que font pourtant encore 90 % des boĂźtes en France, mais ceci est une autre histoire.
â La fin des FAQ sur Google
Damned ! Google a "récemment" mis à jour ses algos sur les données structurées FAQ et HowTo, ce qui a entraßné une sale baisse de visibilité et de performances pour les sites qui y ont recours.
Suite à cette mise à jour en août dernier, l'ami Neil Pateil a en tout cas observé une nette diminution des clics et des impressions. Les résultats enrichis de ce type sont supprimés chez la plupart des éditeurs et semblent désormais limités aux sites à forte autorité, ce qui a évidemment quelques menus impacts sur les strats de contenus déployées.
Pateil déconseille néanmoins de ne pas retirer précipitamment ces données structurées : il n'y a pas de pénalités et elles pourraient revenir en grùce à l'avenir.
đŒïž Comment trouver des photos qui pĂštent pour ses contenus ?
J'ai trouvé l'article ma foi assez cocasse vu tout le foin qu'on fait autour des IA génératives : How to Find Authentic Photos for Content Marketing.
Et aprÚs lecture, je vous confirme que c'est bourré de bonnes idées pour... générer des visuels photoréalistes avec un outil comme Dall-e ou Midjourney : régler l'exposition, soigner la composition, créer du liant avec des émotions, utiliser des mots-clefs relatifs à l'univers de la photographie...
Oui, je sais, ce n'Ă©tait pas le propos de l'article, mais n'empĂȘche.
đ„ Leur patron, c'est un putain d'algorithme
France Info a Ă©crit un petit article concernant l'impact des algos sur les crĂ©ateurs de contenu, notamment sur YouTube, oĂč l'enfer de la compĂ©t' fait rage pour avoir une miette de visibilitĂ©.
Sans surprise pour les connaisseurs, les crĂ©ateurs de contenu sur la plateforme sont soumis Ă une pression de 9874416 bars pour adapter leur travail aux exigences sans cesse mouvantes du boss en chef, l'algorithme, souvent au dĂ©triment de leur bien-ĂȘtre mental et physique.
Résultat, des burnouts en pagaille et une prolétarisation du secteur.
Vu chez Pascal Beria, avec un petit billet décrypto au top, comme d'habitude (abonnez-vous au monsieur).
đ€ Quand tu gĂ©nĂšres tes pubs avec une IA et que, euh... bah c'est de la merde
En Ăcosse, un Ă©vĂ©nement consacrĂ© au reboot de Wonka avec ce BG de Chalamet, "Willyâs Chocolate Experience", a tellement tournĂ© au fiasco intĂ©gral que les familles ont carrĂ©ment appelĂ© les flics.
Bon, dĂ©jĂ , l'orga Ă©tait nulle a priori et les malheureux acteurs qui jouaient les Oompa Loompas semblaient improviser des trucs sans aucune rĂ©pĂ©tition (je vous mets ici le script + une vidĂ©o, ça vaut le coup d'Ćil).
Mais le cĆur du problĂšme, c'est que l'Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© promu par des pubs gĂ©nĂ©rĂ©es avec de l'IA , et les gars ont mis le paquet, avec des supers visus Ă base d'univers féérique semĂ©s de forĂȘts de sucettes et de cascades de bonbeks.
Une fois sur place, les gens ont découvert un entrepÎt à peine décoré, avec quelques machins éparpillés sur un sol en béton.
à 35 livres le ticket, ça fait chéro l'arnaque. Heureusement que ça a été remboursé.
đïž Quand l'IA fait n'importe quoi avec des visuels "historiques"
DerniÚrement, tout le monde s'est bien marré avec les visuels nawak générés par Gemini, qui, semble-t-il, s'obstinait à oblitérer les pauvres petits blancs de la surface de la Terre.
Un article dégoté sur Medium va plus loin que ça, et explore comment l'IA peut mal représenter la culture à travers une expression faciale spécifique, le... sourire.
(oui, sans déconner, et le papier date de début 2023)
Son autrice, Jenka, observe que les images générées par IA de guerriers ou de soldats tout sourire, de diverses époques et régions du monde, ne reflÚtent pas toujours, loin de là , la réalité historique ou culturelle. Ces innombrables sourires absurdes correspondent en fait davantage à une norme culturelle américaine qu'à une expression universelle de joie ou de convivialité.
Jenka souligne notamment qu'une étude menée auprÚs d'étudiants aux USA, en Europe et en Russie a révélé que 90 % des Américains et des Européens choisiraient de sourire à un inconnu, contre seulement 15 % des Russes. Conclusion : les expressions faciales sont profondément ancrés dans un contexte culturel.
Le plus problématique dans tout ça, c'est que l'IA, entraßnée principalement sur des datas dominées par la culture yankee, génÚre au final une monoculture visuelle qui ne tient pas compte de la diversité des expressions faciales à travers le monde.
Manquerait plus que les gens soient tous générés avec un hamburger à la main.
# La Question pas si con
à votre avis, quand est-ce que la "langue française" apparaßt dans l'histoire ?
DĂšs le dĂ©but du Moyen-Ăge ?
Ă la Renaissance ?
DĂšs 1539 avec lâordonnance de Villers-CotterĂȘts, que vous connaissez parfaitement parce que vous ĂȘtes ultra calĂ©s sur François Ier ?
Ben non, perdu.
Historiquement, et puisqu'il faut bien poser des dates mĂȘme si la rĂ©alitĂ© est forcĂ©ment plus complexe, on marque la naissance de la langue française en 842 avec les Serments de Strasbourg, un serment d'assistance mutuelle que s'Ă©taient promis deux petits-fils de Charlemagne - Charles le Chauve et Louis le Germanique, contre leur frangin Lothaire (pas de bol pour lui).
Le texte en lui-mĂȘme a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© en teudisca lingua (la langue francique rhĂ©nane) et en romana lingua.
Il s'agit ni plus ni moins de l'une des premiÚres attestations écrites de la romana lingua, cette langue qui n'était plus vraiment du latin.
Ăvidemment, le truc n'est pas apparu de nul part, on retrouve cette romana lingua dans d'autres textes antĂ©rieurs, comme dans les Gloses de l'abbaye de Reicheneau, au 8e siĂšcle.
Par contre, de là à dire que la langue populaire était parlée de façon identique, il y a un léger fossé qu'on ne saurait franchir.
Merci d'avoir lu cette bafouille jusqu'au bout !
Si ça vous a plu, partagez cette bafouille à vos ami·es, à vos conjoint·es, à vos animaux de compagnie, et pourquoi pas à votre belle-mÚre.